-
Qu’est-ce qu’une dérive sectaire ?
Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société.[1]
-
La santé face aux dérives sectaires
Les promesses et recettes de guérison, de bien-être et de développement personnel sont au cœur des pratiques à risque de dérives sectaires, qu’elles émanent de groupes structurés à dimension transnationale ou de la multitude de mouvements isolés, constitués le plus souvent autour d’un gourou thérapeutique et d’une poignée d’adeptes.
Ce phénomène est préoccupant par son développement exponentiel au regard de l’augmentation du nombre de praticiens, de techniques non conventionnelles à visée thérapeutique et de formations débouchant sur des qualifications non validées et d’avenir incertain.[2]
-
Dérives thérapeutiques liées à la masso-kinésithérapie et devoirs envers les patients
Certaines techniques non conventionnelles constituent une dérive thérapeutique, elles sont donc non conformes à la déontologie. C’est le cas notamment de la fasciathérapie, de la microkinésithérapie, de la kinésiologie et de la biokinergie.[3]
En ce qui concerne les devoirs du masseur-kinésithérapeute envers ses patients, l’art. R. 4321-87 du CSP dispose que « le masseur-kinésithérapeute ne peut conseiller et proposer au patient ou à son entourage, comme étant salutaire ou sans danger, un produit ou un procédé, illusoire ou insuffisamment éprouvé. Toute pratique de charlatanisme est interdite ».
De plus, l’art. R. 4321-80 du même code précise que « dès lors qu’il a accepté de répondre à une demande, le masseur kinésithérapeute s’engage personnellement à assurer au patient des soins consciencieux, attentifs et fondés sur les données actuelles de la science » .
Enfin, l’art. R. 4321-65 dispose que « le masseur-kinésithérapeute ne divulgue pas dans les milieux professionnels une nouvelle pratique insuffisamment éprouvée sans accompagner sa communication des réserves qui s’imposent. Il ne fait pas une telle divulgation auprès d’un public non professionnel ».
-
Conseils pour vous aider dans la conduite à tenir face aux situations de dérives sectaires
Pour vous aider à prendre, avec vos patients, les meilleures décisions possibles pour leur santé, plusieurs guides d’information contre les dérives sectaires et thérapeutiques sont à votre disposition.
[1] MIVILUDES. Guide santé et dérives sectaires. La Documentation française. 2016, p.11
[2] MIVILUDES. Guide santé et dérives sectaires. La Documentation française. 2016, p. 5
[3] MATHIEU, Pascale. Guide d’information et de prévention contre les dérives thérapeutiques. 2016, p. 7-8